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Délégation de Région Académique à l’éducation artistique et à l’Action Culturelle

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Les principes généraux

Les piliers de l’Éducation Artistique et Culturelle

L’Éducation Artistique et Culturelle (EAC) a pris une place de plus en plus importante dans le parcours des élèves français depuis une vingtaine d’années. Visant à favoriser un égal accès de tous les jeunes à l’art et à la culture, elle se fonde sur trois champs d’action indissociables qui constituent ses trois piliers : des rencontres avec des artistes et des œuvres, des pratiques individuelles et collectives dans différents domaines artistiques, et des connaissances qui permettent l’acquisition de repères culturels (courants artistiques, vocabulaire spécifique, etc.) ainsi que le développement et la formation de la faculté de juger, du goût et de l’esprit critique, et donc une véritable compréhension des œuvres présentées. L’EAC fait ainsi pleinement partie du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

Tous les professeurs, quelle que soit leur discipline d’enseignement, sont concernés par l’EAC et sont légitimes pour monter des actions EAC avec leurs élèves.

La culture, un triple besoin

Les arts et la culture répondent à un triple besoin.

Il s’agit avant toute autre chose de vivre plus et de vivre mieux. Ouvrir un bon livre, se plonger dans un film ou une bande dessinée, c’est vivre un supplément de vie, c’est profiter d’une autre vie en plus de celle de tous les jours. Écouter de la musique, contempler un tableau ou une sculpture, lire un poème, c’est éprouver un émerveillement devant ce que le génie humain a produit de plus grand et de plus beau. C’est enfin se réaliser soi-même et accomplir plus pleinement son humanité : les arts sont en effet une des spécificités humaines, et font partie de ce qui nous distingue des autres animaux. La fréquentation des œuvres d’art nous accomplit donc plus parfaitement non seulement en tant que citoyens, mais surtout en tant qu’êtres humains.

En un mot, nos élèves devraient aborder les arts et la culture en tout premier lieu comme objet de plaisir. Naturellement, ils représentent aussi des difficultés, car toutes les formes d’art ne sont pas un plaisir au premier abord : c’est à force de fréquenter les grandes œuvres du patrimoine humain qu’on les apprécie, et plus on les fréquente, plus on les aime. L’habitude joue donc un rôle essentiel, et permet d’aborder – et d’aimer – des œuvres de plus en plus difficiles.

La culture est également – et c’est le second besoin auquel elle répond – ce qui permet de lier les individus entre eux pour composer une société. Car la culture, c’est par définition ce que les individus partagent : des références communes à de grandes œuvres d’art, bien sûr, mais également une histoire et une langue communes, des valeurs, des croyances, et jusqu’aux manières de s’habiller, de manger ou de se comporter. Ces manières partagées d’agir et de se représenter le monde, c’est ce qui permet aux hommes de vivre ensemble, et donc de limiter la violence. D’où vient la violence en effet ? Le plus souvent de la peur de l’autre par méconnaissance, et du manque de conscience de ce que nous avons en commun avec celui qui est différent de nous. Plus les hommes partagent, plus ils ont conscience d’appartenir à un même ensemble, et plus on limite la violence. On ne saurait trop insister sur cette utilité de la culture à Mayotte.

Enfin, et c’est le corollaire du point précédent, les arts et la culture répondent également à un besoin d’inclusion. Nous l’avons dit : ils valent pour eux-mêmes, sans aucune considération utilitariste. Il est toutefois évident que la maîtrise de ce qu’on appelle la culture générale, c’est-à-dire des connaissances au moins basiques dans tous les domaines de la pensée, de la création et de la science humaines, est un facteur de réussite indéniable pour nos élèves.

À Mayotte, un double défi

À Mayotte, l’ECA représente un double défi.

D’une part, il s’agit de construire autant que possible une véritable égalité entre les élèves à l’intérieur de notre académie. Quels que soient leur lieu de résidence, leur origine sociale, leur famille, les élèves de Mayotte doivent avoir accès aux mêmes chances, et donc avoir un accès égal aux arts et à la culture.

D’autre part, il s’agit également de construire l’égalité de nos élèves avec ceux des autres académies. Aussi bien pour leur épanouissement et leur accomplissement personnels que pour leur réussite scolaire, il est essentiel que nous progressions vers une offre d’éducation artistique et culturelle aussi riche, aussi solide et aussi diversifiée que dans les autres départements. C’est tout particulièrement important pour les élèves qui, quittant Mayotte pour aller poursuivre des études supérieures en métropole ou à La Réunion, seront mis en concurrence avec les élèves de ces territoires.

Une double culture

Pour répondre à ce double défi, la politique académique en matière d’EAC entend profiter de la richesse et des particularités du territoire sans pour autant y enfermer les élèves.

D’une part, l’île bénéficie d’une culture locale riche, diversifiée et très vivante. Nos élèves doivent pouvoir être connectés à ce patrimoine qui représente au moins une part de leurs racines à tous, qu’ils soient nés à Mayotte ou qu’ils soient venus d’ailleurs pour y vivre temporairement ou définitivement. Cette culture locale peut être élargie à la culture régionale des Comores et, au-delà, de l’Océan Indien, dans laquelle elle se situe historiquement et géographiquement.

D’autre part, et inversement, il n’est évidemment pas question d’enfermer les élèves dans une culture insulaire ou même régionale. Bien au contraire, ils doivent avoir accès aux formes culturelles les plus variées : occidentale et extra-occidentale (asiatique, latino-américaine, africaine, océanienne, moyen-orientale, etc.), savante et populaire, qu’elle se construise aujourd’hui ou qu’elle constitue un héritage du passé. Répétons-le, c’est l’égalité entre nos élèves et ceux des autres départements et académies qui est en jeu : leur culture locale et traditionnelle constitue une indéniable richesse, mais qui ne peut le rester que s’ils sont capables d’en sortir pour découvrir des formes culturelles qui leur sont inconnues, voire qui les dérangent. Il est fondamental de comprendre qu’il n’y a aucune œuvre art, aucune forme culturelle qui ne soit pas pour nos élèves ou dont il faudrait les priver.

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Auteur : Aurélien Dupouey-Delezay
Mise à jour le mardi 28 novembre 2023

ÉDITO

La Délégation de Région Académique à l’éducation artistique et à l’Action Culturelle (DRAAC) de l’académie de Mayotte est à présent dotée de son propre site Internet. Il est destiné à la fois aux professeurs, aux élèves et aux personnels administratifs du territoire, mais aussi aux partenaires institutionnels du rectorat ainsi qu’aux associations culturelles et aux artistes. Ils y trouveront entre autres les grands axes de la politique académique en matière d’Éducation Artistique et Culturelle (EAC), toutes les informations utiles sur la manière de monter ou de financer un PEAC, sur le pass Culture, enfin les documents essentiels en téléchargement et une liste de contacts utiles. Mis à jour périodiquement, il recensera également des productions d’élèves de l’académie ainsi que les principaux événements en lien avec l’EAC à Mayotte.

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